Comment offrir à tous les mêmes chances de réussite à l’école, quelle qu’en soit leur origine? Y répondre revient à mettre de l’avant le rôle des enseignants. Rappelons déjà qu’alors que la tendance de la population scolaire québécoise est à l’hétérogénéité, le corps enseignant lui est inversement proportionnel ethnoculturellement. Pour embrasser cet écart, il revient aux enseignants d’être conscients des identités en présence; ce qui conduirait indubitablement à une décentration dans les pratiques pédagogiques et ainsi, à l’établissement d’une dynamique relationnelle porteuse de réussite. Pour mieux comprendre cet aspect, une recherche de type qualitatif a été conduite auprès de participants universitaires futurs-enseignants. Les participants ont rédigé des journaux de bord hebdomadaires pendant toute la durée d’un cours d’éducation interculturelle. Ces journaux de bord ont été l’objet d’une analyse qualitative de contenu des données. Cette analyse a démontré que la thématique de l’identité était prépondérante dans le discours des participants et que l’expression de l’identité québécoise canadienne-française des participants est fortement liée à la langue française, mais peu liée à leur identité blanche et des privilèges que cela pouvait leur conférer. Ce faisant, leur perspective de la réussite scolaire était prioritairement dans une visée méritocratique et non encline à une dynamique relationnelle la favorisant.