Depuis une dizaine d’années, en Belgique francophone, la formation initiale des enseignants des niveaux fondamental (maternel et primaire) et secondaire inférieur est au cœur d'une réforme de large ampleur visant à la fois l’allongement de sa durée et une révision de son contenu. Celle-ci s’inscrit dans une volonté d’universitarisation de la formation (passage de 3 à 4 années d’études supérieures conformément à la majorité des pays européens) destinée à répondre aux exigences multiples que revêt le métier d’enseignant dans un contexte de modifications des conditions et des formes de l’exercice professionnel, de pénurie de personnels diplômés sur certains segments des marchés du travail et de taux élevés de sorties précoces de la profession. Traduite légalement en 2019 pour une mise en œuvre en 2020, son implémentation a récemment été freinée pour des raisons politiques et budgétaires. En prenant appui sur une étude de données documentaires et statistiques, et en accordant un intérêt particulier à la comparaison internationale, la communication entend mettre en évidence les processus socio-historique et réflexif ayant été à l’origine de la réforme ainsi que les enjeux sociétaux et pédagogiques, tant actuels que futurs, qu’elle sous-tend.