Depuis les décennies, les activités pédagogiques « extra » se font davantage sentir au sein de l’enseignement fondamental en République Démocratique du Congo où un seul enseignant peut travailler dans deux ou trois écoles. Plusieurs rapports internationaux et nationaux fustigent la rémunération modique ayant comme conséquence l’insatisfaction et la baisse de la qualité de l’enseignement. La recherche de prestige du métier enseignant par la stratification professionnelle et le bien-être sont aussi à la base de ces activités dites « extra muros » considérées comme un débrouillage quotidien. Partant de la lecture des aspects historiques relatifs aux conditions socio-économiques des enseignants et l’analyse des entretiens semi-directifs menés auprès de soixante enseignants concernés en milieu urbain et rural, cette communication vise à examiner les tenants et les aboutissants de la nouvelle stratégie débrouillardise qui, certes, non seulement pallie la situation matérielle de l’enseignant mais impacte négativement l’hygiène de sa vie (épuisement) et ne lui permet plus de mesurer le rendement de sa profession enseignante (autoévaluation de l’enseignement-apprentissage). Le vécu professionnel de ces enseignants laisse apparaitre un déséquilibre social et un malaise psychologique auxquels ils sont contraints à trouver solution.