L’identification des besoins de formation des enseignants dépasse la question des « bons dispositifs » ou des « bonnes pratiques » mais nécessite de s’appuyer sur une description fine des pratiques effectives en classe. L’objet de notre recherche, qui s’inscrit dans les travaux conduits par le CIRCEFT dans le cadre du projet E-Fran TAO (« twictée pour apprendre l’orthographe »), est de comprendre la manière dont les élèves se saisissent de manière différenciée des situations didactiques qui leurs sont proposées dans le cadre des apprentissages orthographiques à l’école pour renseigner l’action didactique. Nous cherchons à savoir si le discours mobilisant le savoir orthographique, notamment quand il est collectivement construit en groupe classe constitue (ou non) une ressource mobilisée par les élèves lorsqu’ils sont seuls face à la résolution d’un problème orthographique. En nous appuyant sur nos précédents résultats concernant l’analyse des séances de classes (Pagnier & Lavieu 2020), nous mettons en évidence les manières différenciées qu’ont les élèves de répondre en contrastant leur profil scolaire, le profil de l’établissement (en éducation prioritaire ou non) et leur pratiques pédagogiques (Twictée ou non). L’analyse présentée porte sur 234 entretiens méta-orthographiques et permet d'ouvrir des perspectives de formations encore souvent inexplorées ou sous-évaluées.